LOS PIRAÑAS + WARIETTA
LOS PIRANAS (CO) (Scène: Rockerill)
WARIETTA (FR) (Scène: Rockerill)
Tropical / Afro Beat / Trance / Dark / Cumbia
Imaginez une rencontre hallucinante entre la cumbia sombre d'Andrés Landero, la transe distordue de Konono, la sophistication brute de Ceramic Dog, l'afrobeat tropical et un ordinateur hors de contrôle. Voici le son psychédélique sud-américain du 21e siècle : Los Pirañas !
Depuis plus de 20 ans, Eblis Álvarez (Meridian Brothers), Mario Galeano (Frente Cumbiero, Ondatrópica) et Pedro Ojeda (Romperayo, Sidestepper) explorent les styles tropicaux de la musique latino-américaine, souvent relégués pendant des années (et parfois encore aujourd'hui) au dernier rang du bon goût. Le vallenato, la chicha péruvienne, la raspa colombienne, la champeta, certains sons africains et les différentes variantes de la cumbia (sabanera, rebajada, sonidera) constituent les éléments du nouveau style que Los Pirañas apportent à la scène musicale colombienne.
Los Pirañas mélangent ces influences avec une attitude rock, des improvisations bruyantes et un humour musical absurde. Imaginez Captain Beefheart dans une ambiance exotique : complètement fou, mais à la fois très dansant et irrésistiblement amusant.
Panic pop
Le nouveau disque de Guillaume Marietta pourrait résonner comme la conjuration des imbéciles vue à travers le mythe du rocker errant.
Une flanerie en clair obscure dans un palais des glaces où se reflèteraient nos démons d'hier et de demain.
Entièrement composé au synthé et au piano, chanté en anglais, français et allemand, l'album renoue gracieusement pour une part avec certains gravats sonores de la semi-noise chelou de AH Kraken, la pop dronesque de The Feeling of Love et le songwriting organique de Marietta.
Les fantômes des pères fondateurs, Bowie et Nick Cave, ne sont pas loins non plus. Ils errent docilement au-dessus de ces hymnes opaques scandés par un chœur de gospel froid et éthéré pendant que les synthétiseurs dansent au bord du volcan et que les boîtes à rythmes se disloquent.
Dans le chagrin de nos zones péri-urbaines, dans nos vallées absurdes qu'on ne comprend plus vraiment, la quête d’une prise dans cette lente chute où l'on ne s’écrase jamais, nous regardons hébétés le halo se dessiner dans la matière.